Comment boire une absinthe?

L’absinthe, qu’on appelle aussi souvent la «fée verte» ou «bleue», est sans doute l’une des boisson alcoolisée qui a la plus riche histoire. Voici comment nous vous recommandons de déguster une absinthe.

1. Choix de l’absinthe

De nombreux autres pays fabriquent aujourd’hui des absinthes. Mais cette boisson a pour origine le Val-de-Travers. Cette petite région de moins de 12’000 habitants compte tout de même… 38 distilleries d’absinthe! Sans doute un record pour une région si petite. Ne jugez pas les absinthes françaises trop sévèrement, car la région de Pontarlier a aussi une longue histoire et d’excellentes absinthes.

Pour bien choisir son absinthe, il faut connaître son caractère: est-elle plutôt douce et sucrée? Forte et très herbacée? Blanche ou verte? Sachez en tous les cas une chose: une verte qui tire vers le vert citron ou le vert perroquet… n’est probablement pas colorée naturellement! Enfin, optez pour une absinthe de qualité, avec un taux d’alcool élevé d’au moins 50% vol, ce qui est typique de cette boisson.

2. La dégustation

On imagine qu’il faut forcément faire le rituel du service de l’absinthe pour en boire une. Sachez que ce n’est pas obligatoire.

Nous conseillons toujours de déguster les spiritueux purs avant de les mélanger. Juste quelques gouttes, afin de sentir ses vraies saveurs.

Ensuite, dans un deuxième temps, ajoutez de l’eau bien froide jusqu’à la louche. On appelle «la louche» le moment où l’absinthe se trouble. Ce point arrive quand le taux d’alcool passe sous la barre des 40% vol. À ce moment-là, l’anéthol, présent dans l’anis (un des trois ingrédients de base de l’absinthe), s’émulsionne et prend une couleur d’un blanc presque de lait. Goûtez donc votre absinthe pour la deuxième fois au point où elle louche. Vous aurez ainsi en bouche des saveurs différentes. L’alcool sera cette fois-ci discret, tandis que les huiles essentielles des plantes seront plus présentes.

Une fois cette deuxième dégustation effectuée, alors vous pouvez mouiller votre absinthe à votre convenance pour la boire. On recommande entre trois et cinq doses d’eau par dose de spiritueux.

3. Le rituel de l’absinthe

On sert dans un verre avec un réservoir, une dose d’absinthe (entre 20 et 30ml). Au-dessus du verre, on place une cuillère à absinthe avec un morceau de sucre. Faites couler au goutte à goutte de l’eau très froide sur le sucre et ce dernier va ainsi se dissoudre et adoucir toute la boisson. Trinquez et buvez un morceau de patrimoine local.

D’autres rites de dégustation

Mettre le feu à un sucre sur un shooter d’absinthe, c’est une version « bar » du rituel, sans doute pas originaire ni de Suisse, ni de France. C’est toutefois une façon de servir l’absinthe qui se fait. Ce qui est un peu dommage dans ce cas, c’est qu’on consomme alors un produit souvent bas de gamme, qui ne fait pas forcément honneur à la qualité des absinthes du pays. Voici d’autres idées pour déguster des absinthes.

Above the clouds

Si en servant une absinthe vous êtes particulièrement précautionneux, vous pourrez peut-être la boire «above the clouds». Pour ce faire, il faut que l’eau que vous rajoutiez ne dilue pas l’absinthe en surface de votre verre, mais le fond du verre. Ainsi, vous aurez comme un brouillard nuageux d’absinthe «louchée» au fond de votre verre et une partie encore transparente au dessus. Vous êtes alors «above the clouds». Santé!

Death in the afternoon

Ce mélange d’absinthe et de champagne a été inventé par l’auteur Ernest Hemingway. Il racontait, à qui veut l’entendre, que cette boisson permettait d’atteindre, en quelques verres, le sentiment qu’on ressent après une après-midi complète la tête nue au soleil. Outre ce petit mythe sympathique, il faut avouer que la boisson peut présenter un fort taux d’alcool, en fonction du degré de base de l’absinthe qu’on emploie.

Pour réaliser un Death in the afternoon, il suffit de mettre, dans une coupe de champagne, un doigt d’absinthe (environ 10ml) qu’on viendra compléter avec un champagne brut. À déguster bien frais. Et attention à ne pas en abuser.